Les comportements des êtres humains peuvent parfois sembler déroutants. Il suivent pourtant une logique qu'il est possible d'expliquer à l'aide de certains principes biologiques et psychologiques assez simples. Ces principes - que nous appliquerons aux relations amoureuses dans le cadre des ateliers coaching Complicity , mais qu'il est possible de généraliser à toutes les relations - se présentent comme tels :
Principe 1 : Nous, les êtres humains, devons satisfaire de nombreux besoins essentiels
Nous, les êtres humains, sommes des organismes autonomes qui, pour survivre, devons satisfaire de nombreux besoins physiologiques ou psychologiques, tels que les besoins de reconnaissance, d'affection, d'amour ou encore de sexualité. Ces besoins sont dits "essentiels" car ils ont une grande influence sur nos vies : derrière chacune de nos réactions se cache en effet un besoin essentiel menacé, et derrière chaune de nos actions un besoin essentiel que nous essayons de combler.
Principe 2 : Le rôle de nos émotions est de nous indiquer le degré de satisfaction de ces besoins
L'évolution a doté notre cerveau de la capacité à ressentir des émotions, conçues de manière à nous renseigner à tout moment sur l’état de nos besoins essentiels. C’est ainsi que la peur surgit lorsqu’un danger nous menace, la colère quand l’injustice ou le manque de reconnaissance pointent, la tristesse lorsque nous perdons un lien affectif avec une personne qui nous est chère, ou encore la joie lorsque notre besoin de partager est pleinement satisfait. Les émotions sont ainsi les garantes de notre intégrité physique et de notre équilibre psychique.
Principe 3 : Nos émotions nous poussent aussi à satisfaire nos besoins essentiels
Nos émotions sont aussi une source de motivation pour passer à l'action. En effet, les émotions liées à l'insatisfaction de nos besoins (telles que la tristesse ou la colère) sont ressenties par notre organisme de manière désagréable, tandis que les émotions liées à la satisfaction de nos besoins (comme la joie ou l'enthousiasme) nous procurent des sensations plaisantes. Nous avons donc naturellement tendance à éviter les premières et rechercher les secondes.
Principe 3 : Nous ignorons et négligeons nos besoins essentiels
"Il faut être fort", "Il ne faut pas demander", "Un garçon, ça ne pleure pas", "Sois une gentille fille" : dès notre plus jeune âge, notre éducation nous incite à la fois à avoir honte de nos besoins - que nous finissons par ignorer et ne plus écouter -, et à refouler nos émotions - ce qui nous prive notre système de monitoring interne. Conséquence : une fois devenus adultes, nous avançons dans la vie en négligeant nos besoins essentiels (dont nous ne sommes généralement pas conscients), tout en subissant nos émotions (qui tentent par tous les moyens de nous reconnecter à ces mêmes besoins).
Principe 4 : Nous sommes / nous nous croyons incapables de gérer nos propres besoins
La nature nous a dotés de nombreuses ressources internes pour combler par nous-mêmes une partie de nos besoins . Mais notre éducation basée sur le principe infantilisant et déresponsabilisant de la punition et de la récompense, nous condamne à une forme de dépendance et de soumission vis-à-vis de notre entourage (nos parents, nos professeurs, nos institutions). Notre enfance est de plus jalonnée de jugements, de critiques qui finissent par casser notre confiance en nous-mêmes et en notre capacité à gérer par nous-mêmes nos besoins affectifs.
Principe 5 : Nous nous tournons vers les autres et développons des dépendances affectives
Une partie de nos besoins affectifs est bien sûr liée aux autres - nous sommes des créatures hyper-sociales qui vivons depuis des millions d'années en interdépendance avec nos semblables. Mais notre croyance en notre incapacité à gérer nos propres besoins créé en nous un déséquilibre - accentué par notre manque d'estime pour nous-mêmes - qui nous pousse à nous tourner de manière parfois compulsive vers certains individus, et à entretenir avec eux une forme de dépendance affective qui va souvent à l'encontre de nos besoins réels.
Principe 6 : Nous avons des attentes démesurées et absolues, liées à nos blessures
Durant notre enfance, une partie de nos besoins affectifs sont ignorés - voire bafoués - par nos parents. Cela créé en nous de profondes blessures affectives que nous cherchons inconsciemment à guérir à travers la relation amoureuse. Sans le savoir, nous attendons de notre partenaire qu'il comble ces blessures, qu'il nous "sauve" de nous-mêmes en quelque sorte. Nous attendons de lui qu'il devine le moindre de nos besoins inexprimés (des besoins que nous ignorons nous-mêmes bien souvent) et qu'il y réponde comme par magie. Or ces attentes démesurées, absolues, créent dans le couple une pression (l'autre peut avoir l'impression d'être "utilisé" ou peut ne pas se sentir pas à la hauteur et en souffrir) qui finit par abimer la relation.
Principe 7 : Comme nous ne savons pas demander naturellement, nous exigeons de l'autre
Comme nous ne nous occupons pas de nos besoins au jour le jour, nous ne réalisons leur présence que lorsqu'ils sont devenus impérieux, vitaux pour notre survie ou notre équilibre psychique. Nous nous tournons alors vers les autres non pas avec des demandes sincères (une demande sincère ne réclame jamais une réponse positive), mais avec des exigeances souvent détournées (car on nous a appris à avoir honte de demander, souvenez-vous), mais toujours impérieuses. Or ces exigences vont à l'encontre, chez notre partenaire, d'un des besoins fondamentaux de tout être humain : l'autonomie, le droit de décider de nos actions par soi-même.
Principe 8 : Nous cherchons à manipuler l'autre pour obtenir satisfaction
Dès notre enfance, nous mettons au point des stratégies pour obtenir des autres ce que nous désirons - souvent en copiant les techniques dont nous avons nous-même été victimes par nos proches. Ce sont ces mêmes stratégies que nous utilisons lorsque dans le couple, nous avons le sentiment que l'autre ne nous donne pas ce qui nous est dû. Parmi les techniques de manipulation les plus communes : les reproches (plus ou moins directs), la culpabilisation, le chantage affectif, la victimisation, l'agressivité (passive ou active), les mensonges, les exagérations, etc.
Principe 9 : Ces manipulations sont une forme de violence contre-productive
Faire porter sur l'autre la responsabilté de nos émotions ou de notre bonheur est une des pires violences. Si ces mécanismes de manipulation peuvent sembler efficace à court-terme, ils ont un énorme prix à payer à moyen et long-terme. Car ils sont le signe d'un rapport de pouvoir destructeur qui finit par éloigner toute possibilité d'amour sincère, partagé. Le couple peut perdurer un moment (nous sommes tellement habitués à ces manipulations que nous ne les remarquons pas toujours consciemment), mais les ressentiments larvés finissent par ressortir un jour ou l'autre et détruire le lien.
Principe 10 : Nous choisissons de nier les besoins de l'autre
Aveuglé(e)s par la satisfaction de nos propres besoins, nous refusons de voir ceux de notre partenaire, qui sont pourtant tout aussi légitimes et impérieux de son point de vue ! Au lieu de nous focaliser sur ce qui pourrait nous rapprocher (nos besoins sont identiques), nous nous focalisons sur nos différences (les stratégies que nous mettons en place pour parvenir à satisfaire ces besoins. Cette dissymétie crée nombre de quiproquos et de tensions dans la relation.et Ce déséquilibre crée au sein du couple le sentiment réciproque de ne pas être entendu ou compris.
(La suite est en cours de rédaction...)